Catheline Zürni, créatrice de liens entre la prison et les services d'aide aux justiciables bruxellois
Notre collaboratrice, Catheline Zürni, œuvre quotidiennement pour que les conditions de travail des services d'aide aux justiciables soient respectées par la Direction générale des établissements pénitentiaires (DGEPI). Travaillant au cœur du milieu carcéral, Catheline a acquis une compréhension approfondie de la gestion d’une prison et les réalités distinctes entre les travailleurs de terrain et l’administration. Décryptage et éclairage.
De nationalité belgo-suisse et d’origine salvadorienne, Catheline Zürni a toujours été passionnée par l’humain. "Il me semblait logique de me diriger vers le secteur social. J’ai suivi un bachelier comme assistante sociale en 2003 puis une formation certificative en santé mentale et précarité sociale. J’ai ensuite repris un master en Criminologie à l’ULB pour compléter mes connaissances du secteur de l’aide aux justiciables", explique-t-elle.
Les services d'aide aux justiciables fournissent une aide sociale individuelle et un soutien psychologique aux détenus ou ex-détenus, libérés conditionnels ou faisant l'objet de peines de travail ou mesures exécutées dans la communauté, ainsi qu'à leurs proches.
Après 13 ans passés dans un service d’aide aux justiciables agréé par Vivalis en tant qu’assistante sociale, Catheline a souhaité donner un nouveau souffle à sa carrière professionnelle. " Je me sentais prête à relever un nouveau défi. Mon souhait était de rester dans un secteur qui me passionne mais en ayant un regard plus large sur l’organisation de celui-ci", développe-t-elle.
Une fonction pour aider et soutenir les justiciables
Récemment, Catheline a rejoint la Direction Santé et Aide aux Personnes de Vivalis. Sa nouvelle fonction, diversifiée et emplie de défis, consiste à coordonner les quatre services d’aide aux justiciables bruxellois agréés et subventionnés par Vivalis (Rizome-Bxl, la Fondation d’Assistance Morale aux Détenus (FAMD), l'Accueil Protestant (APO) et le Service d’Action Sociale Bruxellois (SASB)). "Je tisse des liens entre les directions de la prison et les services externes afin d’harmoniser et d’améliorer les conditions de travail des assistants sociaux et psychologues externes à la prison comme la création d'un local d’entretien pour recevoir les détenus, la mise en place de formations et d’activités pour ces derniers. L’objectif est de créer une collaboration durable entre la justice et les Communautés (Communauté flamande, Fédération Wallonie-Bruxelles) en respectant notre accord de coopération", déclare-t-elle.
Notre collaboratrice ne se contente pas de travailler derrière son écran chez Vivalis ou en télétravail… "Je me rends en détention deux à trois fois par semaine pour des réunions quotidiennes avec mes collègues des autres Communautés, les directions de prison et les services internes à la prison. J’ai donc un bureau à la prison de Saint-Gilles et un espace de travail dans le bureau des communautés à la prison de Haren. Cela me permet d’être en contact direct avec les travailleurs des services externes d’aide aux justiciables", indique Catheline.
Grâce à son implication directe, elle "a appris de nouvelles choses sur la gestion d’une prison et sur les réalités différentes entre les travailleurs de terrain et l’administration". En centralisant plusieurs secteurs sociaux (sans-abrisme, aide aux justiciables, etc.), Vivalis permet à ses collaborateurs et collaboratrices de créer des liens entre ces secteurs, d’encourager les réflexions et de faciliter les rencontres intersectorielles.
Qualités requises et conseils avisés
Forte de son expérience, Catheline conseille aux personnes souhaitant travailler dans son domaine de faire preuve de qualités bien précises. " Être intègre, avoir le souci d'égalité de traitement pour tous les acteurs du monde carcéral (les détenus, les services externes, les agents, les directions, etc.) Avoir des connaissances pointues du secteur est important pour pouvoir agir efficacement. Il faut être flexible car la situation de la prison évolue sans cesse, les procédures changent très vite", détaille-t-elle. Notre collaboratrice recommande également d'être tenace face aux difficultés quotidiennes. "La prison nous apprend la patience et nous oblige à être dans l’introspection constante. Travailler dans une fonction de concertation demande de la rigueur", termine Catheline.
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