Actualité - 8 Août 2024
Professionnel

Les jeunes Bruxellois recourent de plus en plus au CPAS

En Région bruxelloise, de nombreuses personnes d'âge actif n'ont pas de revenus du travail et doivent vivre avec des revenus de remplacement ou d'aide sociale. En particulier, les jeunes adultes sont de plus en plus souvent amenés à se tourner vers l'aide sociale de dernier recours des CPAS. Le nombre d'étudiants aidés par les CPAS est également en augmentation. C’est ce qui ressort du Baromètre social 2023, publié cette année par l’Observatoire de la Santé et du social de Vivalis.  

Environ un cinquième de la population d'âge actif (18-64 ans) de la région bruxelloise vit avec une allocation d'aide sociale ou un revenu de remplacement. Bien que cette proportion totale ait relativement peu varié au cours des dernières années, des évolutions notables sont observées dans la nature des allocations perçues : le nombre et le pourcentage de personnes percevant une allocation de chômage ou d'insertion ont diminué, tandis que le nombre et le pourcentage de personnes percevant un autre type d'allocation a augmenté. 

Pourcentage dans la population de 18-64 ans de bénéficiaires d'une allocation de chômage ou d'insertion, d'une indemnité d'invalidité, d'un revenu d'intégration sociale, d'une allocation de remplacement de revenu (ARR) et/ou allocation d'intégration (AI), Région bruxelloise, 2013-2023 

Pourcentage dans la population de 18-64 ans de bénéficiaires d'une allocation de chômage ou d'insertion, d'une indemnité d'invalidité, d'un revenu d'intégration sociale, d'une allocation de remplacement de revenu (ARR) et/ou allocation d'intégration (AI), Région bruxelloise, 2013-2023

Source: SPP Intégration sociale, view.brussels, INAMI, SPF Sécurité sociale; Statbel; calculs Observatoire de la Santé et du Social de Bruxelles 

Les allocations perçues par les jeunes adultes sans emploi sont essentiellement le RIS (revenu d’intégration sociale) et les allocations de chômage et d'insertion. La tendance à la baisse du nombre de bénéficiaires d'une allocation de chômage ou d'insertion parmi les jeunes adultes (-75 % entre 2013 et 2023) et la tendance à la hausse du nombre de bénéficiaires du RIS dans ce groupe d'âge (+85 % sur la période) sont particulièrement marquées. Avant 2011, le nombre de jeunes avec une allocation d'insertion de l'ONEM était supérieur au nombre de jeunes avec un revenu d'intégration sociale du CPAS. Concernant la hausse du nombre de jeunes adultes au CPAS, il faut également souligner qu'une grande partie de cette croissance concerne des étudiants (ceux-ci constituent environ la moitié des bénéficiaires du RIS de 18-24 ans). Dans le cadre de la crise du Covid-19, entre janvier 2020 et janvier 2021, la hausse du nombre de jeunes bénéficiaires du RIS a été particulièrement importante (+15 % en un an) ; cette croissance concerne presque exclusivement des non-étudiants. 

Pourcentage de bénéficiaire d'un RIS et de bénéficiaire d'une allocation de chômage ou d'insertion dans la population de 18-24 ans, Région bruxelloise, janvier 2013-2023 
 

Pourcentage de bénéficiaire d'un RIS et de bénéficiaire d'une allocation de chômage ou d'insertion dans la population de 18-24 ans, Région bruxelloise, janvier 2013-2023 

Source: SPP Intégration sociale et view.brussels; Statbel; calculs Observatoire de la Santé et du Social de Bruxelles 

L'évolution du nombre annuel moyen des chômeurs indemnisés par l'ONEM indique une très nette diminution, en particulier chez les jeunes. Si cette baisse peut s'expliquer en partie par une certaine augmentation de l'emploi ou d'étudiants, elle résulte également de changements réglementaires concernant les conditions d'accès aux allocations de chômage et surtout aux allocations d'insertion au cours des dernières années (limitation à trois ans depuis 2015, allongement du stage d'insertion, introduction de conditions d'âge et de diplôme). Cela peut notamment mener à une diminution du nombre de personnes percevant des allocations de chômage/d'insertion, à une augmentation du nombre de bénéficiaires du RIS, mais aussi du nombre de personnes qui ne perçoivent plus aucun revenu propre et n'apparaissent dès lors pas dans ces statistiques. 

De manière générale, ces chiffres témoignent de la précarité des jeunes en Région bruxelloise, tant des étudiants que des jeunes qui ne sont plus aux études et sont sans-emploi.